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 Ce don nommé folie. [Solo]

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Carl Sorince
Marines, Forces Spéciales, Adjudant-chef
Carl Sorince


Nombre de messages : 636
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Localisation : Planqué derrière mes hommes.
Humeur : Oh...Ohoh...Vous voulez vraiment savoir ce qui se passe dans ma tête?
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MessageSujet: Ce don nommé folie. [Solo]   Ce don nommé folie. [Solo] Icon_minitimeLun 3 Mar 2014 - 21:14

(Hrp : Alors attention, ce rp est un vieux projet que je sors enfin des placards après l'avoir terminé. Il prend place deux semaines après les évènements de la station spartacus tout en étant lié de façon indirecte avec l'opération deep fire)

Du sang partout, sur les yeux, dans la bouche, ses mains en sont recouvertes, le métal de son couteau s'est abrité sous une épaisse couche opaque...La créature en dessous de lui hurle, c'était quelque chose d'humain avant...Avant...Plus maintenant...Désormais elle a le front ouvert et une partie de sa cervelle est visible, la faute au couteau...Mais cette vision est vraiment trop immonde, alors il désire la faire disparaître. Pour l'empêcher de protester, il plante sa lame dans le membres difforme et attrape son arme...Par deux fois le canon crache une volée de billes d'aciers, par deux fois les morceaux de chairs volent...Mais ça ne suffit pas, alors...Avec sa crosse, il écrase les reste...Le cadavre vivant fixe de ses yeux vides son bourreau en articulant avec difficultés ces quelques mots :
"-Votre café monsieur."

Carl ouvrit les yeux en sursautant, le rêve était terminé? Dommage, pile au moment où ce dernier devenait intéressant. Soupirant longuement avant de se redresser sur son siège, l'Adjudant-chef remarqua avec plaisir que son café était en effet posé sur la table en bois face à lui...Et aussi que sa chemise noire était froissée. Pas grave, après tout, être présentable n'avait jamais été quelque chose de très important pour lui...
Le chevelu souleva avec nonchalance sa tasse de café après avoir longuement soupiré, sans prêter attention à la chaleur qui en émanait et bu son contenu d'une traite, oubliant par la même occasion le sucre. Ceci fait, il reposa tout aussi nonchalamment ladite tasse pour fixer les citadins de Terre s'obstiner a vivre une vie sans intérêt, rythmée par les disputes entre collègues et les râles de leurs supérieurs, était-ce vraiment à ça que tout ceux qui n'avaient pas embrassé la carrière militaire devaient ressembler? Quelle tristesse.
Un nuage passa devant l'unique soleil de la terre, plongeant la rue dans les ténèbres et permettant a l'adjudant de savourer pleinement sa permission en obligeant les badauds a accélérer le pas pour ne pas être trempé par les énormes gouttes d'eaux qui tombaient du ciel.
Carl s'étira longuement avant de bailler avec force, faisant par la même occasion un semi-croche-pied a l'une des rares cliente du bar dans lequel il pourrissait qui tentait de passer la terrasse sans assommer quelqu'un avec son sac-à-main. Après avoir constaté que sa splendide personne avait encore commis une faute, l'adjudant-chef fixa la dame aux cheveux blonds, vêtue d'un étrange sac poubelle qu'on pouvait aussi nommer manteau, se rattraper avec un manque total de grâce sur l'une des chaises en plastiques vides a sa gauche. Puis il lui adressa un petit signe de tête et un sourire pour répondre au regard noir qu'elle lui avait lancé.
Ceci fait, Carl s'autorisa à éternuer six fois avant de se moucher dans la manche de la veste appartenant à son voisin de table, qui était parti aux toilettes quelques minutes avant, puis entreprit de payer ce qu'il devait au barman. Cela prit approximativement trois minutes durant lesquelles il put observer le propriétaire de son mouchoir improvisé revenir et découvrir l'immonde tâche verdâtre qui trônait fièrement sur la manche gauche de sa veste doublée en jurant. Ce spectacle fascinant le fut encore plus lorsque ce qui semblait être la compagne de l'homme débarqua d'une ruelle pour s'asseoir en face de ce dernier.

"-Voilà, bonne journée monsieur.
-Hm." Répondit le concerné avant de retirer son coude du bar et d'avancer d'un pas fatigué jusqu'à la sortie de la salle.

Une fois de nouveau dehors, Carl pu savourer le son doux et reposant du tonnerre. Ce dernier semblait l'inviter à rentrer chez lui, et avec insistance, puisqu'il revenait toutes les trente secondes en s'exprimant de façon toujours plus...Intense. Aussi l'adjudant eut tôt fait d'accepter de revenir dans sa baraque en traversant d'un pas nonchalant la rue pour disparaître dans les ténèbres de l'une de ses ruelles préférées.

Inutile de dire que cette dernière n'était pas particulièrement éclairée. Même l'orage au-dessus de la nouvelle Mombasa ne parvenait pas à illuminer cette petite partie de la ville. Fichtrement étroite et pas facilement praticable, elle ressemblait plus a un chemin bancal qu'a une rue habitée, pourtant, si on en jugeait le nombre hallucinant de sacs poubelles présents dans la zone, la vie était effectivement présente. Il fallait avouer que ceux qui avaient bâti la ville devaient être désespéré lorsqu'ils avaient façonné les plans de ce chemin de traverse que même les rats devaient fuir tant l'odeur du jus de poubelle était présente. Le goudron était fissuré, les lampadaires hors-services et un homme de forte-corpulence aurait toutes les peines du monde a effectuer un demi-tour ici.

Le silence presque surnaturel qui régnait en ces lieux devait être la raison pour laquelle Carl passait le plus souvent possible par là. Rien ni personne ne pouvait troubler ce calme, à part peut-être l'orage qui redoublait d'ardeur depuis qu'il était sortit du bar. Fort heureusement, les toits des baraques empêchaient l'eau de "trop" mouiller le pauvre Adjudant.

A mi-chemin, il arriva a un croisement et tourna a gauche, empruntant une autre ruelle toute aussi éclairée et accueillante que la précédente, où deux chats semblaient s'adonner a quelques festivités du genre "concours de feulement" ou encore "celui qui devient borgne en premier à gagner." et qui déguerpirent en apercevant ce type louche vêtu de noir, autant dire que la traversée fut autant passionnante que celle de la minute d'avant.
Sortant de la ruelle en soupirant, l'Adjudant-chef fut ravi de constater que les toits au-dessus ne se chevauchaient plus et surtout, n'empêchaient plus la pluie de venir jusqu'à lui, puis plissa les yeux pour se réhabituer à la luminosité du centre-ville et se dirigea vers la porte de son appartement en sortant de la poche de son pantalon la carte d'identification de son défunt oncle. S'empressant de passer cette dernière devant la poignée de la porte, Carl jura en constatant qu'il était parvenu, une nouvelle fois, à se couper avec le bord de ladite carte. Fort heureusement, son mécontentement ne dura que peu de temps puisque l'entrée s'ouvrit après seulement trois jurons.

Il ne fallut qu'un dixième de seconde au marines pour se jeter à l'intérieur de sa baraque et ainsi éviter de finir noyé par l'orage.

L'appartement était...Vide. Peu de meuble, un lit, un four a micro-onde assez vieux pour avoir appartenu a son arrière grand-père et une cafetière posée sur un placard à l'intérieur de trois pièces relativement grande, la chambre, la cuisine et la salle de bain. Autant dire que l'adjudant-chef pouvait se déplacer sans avoir peur de se heurter a un quelconque obstacle, la nuit.
La baraque était l'une des nombreuses propriétés de la tante de Carl et ce dernier avait profité du départ des derniers locataires pour se nourrir des réserves qu'ils avaient laissés dans les placards. Beaucoup de conserves, peu d'aliments équilibrés et assez de spaghettis pour alimenter une famille d'italiens obèses pendant plusieurs siècles.C'était Parfait.
Le chevelu alluma la lampe de sa cuisine et alla s'asseoir sur l'un des placards de la pièce, a gauche d'un évier flambant neuf avant de démarrer sa cafetière en fixant la petite fenêtre face à lui. Le spectacle qu'offrait cette dernière était plus que limité, puisque ses volets restaient irrémédiablement fermés, pourtant ça ne l'empêcha pas de la fixer pendant les cinq minutes nécessaires à sa vieille cafetière pour lui fournir son septième café de la journée.

Ah, qu'est-ce que c'était bien, les permissions. Le retour a la vie normale, plus de fusillade, plus de flaques de sangs, plus d'aliens barbares et assoiffés de sangs...Plus de rebelles....Plus d'action. Merveilleux. Carl avait passer deux jours dans son lit, à ne rien faire d'autre que dormir et manger...-Et encore, manger, il s'y était mit le deuxième jour.- Désormais, il s'ennuyait et buvait des cafés sans pour autant bénéficier du prétendu boost qu'apportait la caféine. Cette existence n'avait vraiment aucun intérêt...L'adjudant cligna des yeux en se rappelant une période de sa vie ou il aurait juré l'inverse, ou il aurait tué pour pouvoir dormir des jours et des jours, pour n'avoir aucune obligation...Pour éviter de risquer sa vie une nouvelle fois... et se demanda si cela était mieux ainsi...Ou si l'armée lui avait volée ses pensées comme elle lui avait volée le reste.

"-Nous allons finir par devenir fou Carl...
-Je suis d'accord, mais que veux-tu qu'on fasse?"

La voix était revenue le deuxième jour d'attente. Pour lui tenir compagnie surement, elle qui avait toujours été là quand il en avait eu besoin. Et même lorsque ce n'était pas le cas d'ailleurs...Sorince avait fini par s'habituer à ses grincements de dents constants et à son ton suraigüe, pourtant, le frissonnement était toujours présent lorsque Reflet s'exprimait.

"-Je ne sais pas mon ami...Je ne sais pas."

Après avoir sauté du placard pour ouvrir ce dernier, en sortir une tasse blanche de simple facture et la remplir de café, l'adjudant-chef se dirigea d'un pas nonchalant jusqu'à son lit, tasse en main, en sifflotant. Cependant, lorsqu'il parvint à s'asseoir sur son objectif, la discrète mais néanmoins agaçante sonnette de sa porte d'entrée raisonna dans la pièce. Après avoir jeté un coup d'œil rapide à sa montre qui indiquait avec exactitude quinze heures, quatre minutes et deux centièmes et posé sa tasse sur cette moquette noire décidément trop propre pour avoir l'air de lui appartenir, Carl jura et se dirigea de nouveau vers la porte d'entrée...

"-C'est ouvert."

Un silence d'environ dix secondes suivi cette annonce, puis finalement, la porte s'ouvrit et une jeune femme aux traits étrangement familiers aux yeux de Carl entra en souriant, précédée par un certain Mendoza Jenkins.
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Carl Sorince
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MessageSujet: Re: Ce don nommé folie. [Solo]   Ce don nommé folie. [Solo] Icon_minitimeLun 3 Mar 2014 - 21:31

La nouvelle venue était brune, portait une queue de cheval, possédait des formes suffisamment prononcée et mise en avant pour que Carl s'en rende compte, un visage d'une beauté certaine, des yeux gris, un débardeur gris, un jean gris et une peau bronzée. Son corps svelte, sa musculature fine mais présente et le bandage d'une taille certaine qu'elle portait au bras gauche montraient qu'elle aimait, ou du moins pratiquait, diverses activités sportives...Mais, ce n'était pas ça le problème.

"-Bonjour boss', vous m'en voudrez pas, je vous ai amené une vieille connaissance !
-Je constate cela, bonjour Sanders, votre jambe va mieux?
-Bien mieux, merci."

Elle ponctua sa phrase par un petit ricanement qui vrilla les tympans de celui qui vivait en ces lieux et qui se posait une importante question depuis deux minutes déjà : Comment diable ces deux zouaves pouvaient-ils se connaître? Se détournant de ces derniers pour aller chercher sa tasse de café, Carl s'exclama.

"-Au fait, ravi de vous voir encore en vie Sanders, je crois bien que vous êtes la dernière de mon ancienne escouade a encore tenir debout.
-C'est le cas, grâce à vous.
-Et comment vous vous connaissez tout les deux? L'enterrement de mon ancien sergent je suppose?
-Exact...Vous ne m'aviez jamais dis que vous aviez été sous les ordres de mon oncle !" Fit Mendoza en soupirant avant d'aller s'installer près de la cafetière."Bref, Sanders a insister pour m'accompagner chez vous, j'allais pas lui refuser ce plaisir.
-En effet, c'est très civil de votre part d'inviter tout mes anciens compagnons d'armes a venir chez moi lors de mes rares permissions."

La réponse du plus gradés, un peu trop sèche pour avoir l'air d'une blague, même aux yeux de ce dernier, déclencha un silence plus que dérangeant pour tous. Fort heureusement, la nouvelle venue s'arma de courage en se tournant vers le maître des lieux qui terminait son café pour poser la question suivante :

"-Je suis désolée...Je vous dérange?"

L'intéressé agita sa tasse désormais vide pendant quelques secondes, tentant par la même occasion d'éviter le troublant regard gris de la demoiselle en s'attardant sur le papier-peint jaune de la pièce, puis répondit, affichant un sourire moins "franc" qu'à l'accoutumée :

"-Ou...Non. Je n'avais rien prévu de toute façon."

Mendoza cligna des yeux tandis que le visage de la dénommée Sanders s'éclaircissait d'un large sourire et que son supérieur se raclait la gorge en replongeant son regard dans le papier-peint neuf situé sur le mur à sa gauche.
Nouveau silence, cette fois brisé par l'admirateur mural.

"-Souhaitez-vous boire quelque chose? J'ai bien peur de n'avoir que du café.
-Alors j'en prendrais un.
-Moi aussi."

La suite de la discussion fut bien moins intéressante, l'appartement entier étant dépourvue de chaises ou de table, le trio fut contraint de discuter debout, appuyé sur un mur ou sur l'une des rares étagères présentes dans la salle. Le temps passa lentement pour chacun d'entre eux, en particulier pour Mendoza qui supportait de moins en moins l'ambiance étrange qui régnait entre Sorince et Sanders, le premier n'avait de cesse de lui envoyer des regards de reproches tandis que la deuxième détaillait l'adjudant des pieds a la tête en affichant une mine enjouée qui en disait long. Les discussions étaient plates, les rires plus que rares et les moments de silence total nombreux...Si bien que durant plusieurs dizaines de longues minutes, la gène que ressentait ce pauvre caporal lui fit oublier la raison de sa venue. Lorsque ses souvenirs lui revint, son corps entiers se détendit et il put enfin retirer cette énorme goutte de sueur qui obstruait sa vision avant de déclarer d'un ton grave, en frappant dans ses mains de la même manière que faisait son supérieur pour attirer l'attention de son auditoire :

"-Au fait chef, il faudrait que je puisse vous parler...En privé."

L'intéressé posa sa tasse dans l'évier, évita une nouvelle fois du regard la dénommée Sanders puis rétorqua a son interlocuteur, d'un ton tout aussi grave :

"-Bien sûr. Sanders, si vous voulez bien patienter dehors."

La concernée haussa un sourcil mais s'abstint de faire une quelconque réflexion et se dirigea vers la porte d'entrée, fort heureusement elle fut sauvée en route par Jenkins qui déclara d'un ton gêné :

"-Il pleut dehors chef..."

Carl fronça les sourcils et se corrigea en déclarant d'un air blasé :

"-Fort juste, j'avais oublié...Hé bien...Patientez dans la chambre, fermez la porte derrière-vous...
-Bien, merci." Fit-elle avant de s'exécuter en affichant pour sa part un air réjoui.

La porte fermée et la demoiselle disparue, les réjouissances pouvaient commencer. Sorince entama ces dernières en frappant de la paume de sa main le front dépourvu de cheveux de son caporal qui, malgré la faiblesse certaine du coup, recula de surprise et manqua de se casser une côte contre le coin de l'évier. Une fois remis de ses émotions, Mendoza pu constater qu'un démon aux lèvres retroussés, au regard fou et aux sourcils méchamment froncés avait prit la place de son supérieur.

"-C'est votre vingt-et-unième chromosome ou votre unique neurone qui vous a donné l'idée d'amener cette espèce de dingue chez moi?"

Il fallut quelques secondes au concerné pour comprendre les quelques mots qu'on lui adressait, mais cela était en partie dû a l'impression que ce dernier avait que d'ici quelques secondes, l'abominable démon allait lui arracher les testicules et lui faire manger.

"-Surement les deux chef, mais il y a quelque chose de plus important que ça...
-Non, il n'y a rien de plus important à mes yeux que mon confort personnel, et avoir une tarée telle qu'elle dans les pattes en pleine permission ce n'est pas une situation confortable !
-Moins fort, elle va vous entendre...Mais vous pouvez au moins me laisser parler?
-Non !
-Si bordel ! Vous préférez avoir une fan dans vos pieds ou une balle entre les deux yeux?! Parce que la deuxième solution risque fort d'être la moins confortable et la plus imminente si vous ne m'écoutez pas, putain de bordel !"

Le silence qui suivit était en partie dû au fait que Carl, les yeux écarquillés, n'arrivait tout simplement pas à se rendre compte que son caporal lui avait parlé ainsi. Ce dernier en profita donc pour continuer :

"-Britza, vous vous rappelez de Britza Phoenix?"

Court silence. Sorince se reprit en résumant ce qu'il savait de cette dernière.

"-Une psy que vous avez sauvé lors de l'émeute de Washington...Avec qui vous entretenez une relation houleuse, rythmée par ses terreurs nocturnes causées par les souvenirs du massacre qui lui a couté une bonne partie de sa famille et sa libido totalement déréglée par le traumatisme...
-Comment vous savez?! Coupa un Mendoza aux yeux écarquillés.
-Oh, mon hypothèse était donc vraie? Ahah, 'faut que je dise ça à Kelrod...
-Bref ! Vous avez oublié un détail dans cette histoire.
-Hm? Je suis la cause de ce traumatisme car mes tirs ont arrachés les trois quarts de la tête de sa mère mais elle n'en sait rien pour une raison inconnue...
-Exactement ! Enfin non, pas exactement...
-Plait-il?
-C'est là qu'est l'os.
-Je sens que la suite ne va pas me plaire.
-Hé bien...Comme vous le savez apparemment...Elle et moi on...Enfin vous voyez...
-Non. Répondit un Carl au sourire carnassier, apparemment avide de voir son sous-fifre mal à l'aise.
-On dort ensemble quoi...Et...Il y a trois jours...Elle a parlé dans son sommeil.
-Si vous me dites qu'elle a hurlé mon nom avant de se réveiller en sueur, n'ayez crainte, je fais cet effet a beaucoup de femmes.
-Vous pouvez pas être sérieux deux minutes? Oui, ça lui arrive souvent d'hurler votre nom, le mien aussi d'ailleurs...Mais là, elle a dit très distinctement "pour la cause John" et ce, a trois reprises. John, c'est le prénom de son frère."

Mendoza ponctua sa phrase par un long soupir censé faire comprendre a son chef la gravité de la situation, ce dernier se contenta d'afficher de nouveau une mine mécontente avant de déclarer :

"-Putain Mendoza si jamais vous me dites que vous êtes venu avec l'autre dinde simplement pour me prévenir que votre copine se prend pour une rebelle dans ses rêves familiaux je vous jure que je vais vous descendre ici et maintenant !
-Mais chef, vous vous rappelez pas les discours de son frère lors du diner où vous étiez invité? Ce mec avait pas vraiment un point de vue de Pro-Unsc et récemment il a acheté à je sais pas qui une dizaine d'enregistrement vidéos et de clichés prit lors du début du massacre de Washington."

Cette dernière révélation eut le mérite de déstabiliser l'adjudant qui soupira longuement, à son tour, avant d'articuler difficilement :

"-Des enregistrements hein? Bordel, vous auriez pu commencer par ça...Rien de plus suspect? Il s'est pas mit a gueuler "Heil Grand Duc !" récemment?
-Non, mais j'ai de plus en plus de soupçons...Je ne voudrais pas m'avancer mais...Il cherche quelqu'un dans ces enregistrements. Et peu importe qui il cherche...Si jamais ses yeux tombent sur vous...Vous allez passer de héros sauveur de femmes et d'enfants a...
-A ce que je suis vraiment.
-Exact. Vous n'étiez pas vraiment à la place la mieux cachée."

Nouveau silence. Aucun des deux marines n'osa parler de nouveau. Inutile de dire que chacun essayait de trouver une solution ou, tout du moins, étaient plonger dans leurs pensées. Jenkins regrettait d'avoir dû dire cela a son adjudant et tentait de se convaincre que c'était nécessaire et ce dernier tentait de trouver une explication pas trop abracadabrantesque pour expliquer le fait que lors de Washington, sa merveilleuse personne se trouvait debout, sur une benne à ordure entrain de mitrailler la foule au lieu de la défendre envers et contre tous comme il s'était targué de l'avoir fait lors de sa dernière rencontre avec la famille Phoenix. Malheureusement, les diverses réactions que son esprit imaginait étaient trop souvent composées de coups et de phrases du genre :"Tu me prends pour un con?". Carl mit fin a ses pensées au moment ou ses dernières lui fournirent la vision des Phoenix découvrant le meurtrier de leurs proches via l'uns des enregistrements. Ca risquait de faire mal.

"-Je suis ravi de savoir que je peux compter sur vous Mendoza...Je vous assure que je vous revaudrais ça.
-A vrai dire, c'est parce que je vous dois la vie que je vous confie cela. Pour l'instant je ne suis sûr de rien mais méfiez-vous tout de même, Britza est trop effondrée pour faire quoique ce soit, mais ce n'est pas le cas de John. D'autant qu'il a un tempérament plus qu'impulsif."
Le maître des lieux hocha la tête en souriant :

"-Je me méfie de tout et tout le monde, alors ne vous inquiétez pas trop pour ça...Ceci étant dit, pouvons-nous aborder le sujet de votre dérangeante accompagnatrice?
-Roh bordel, elle vous aime bien, vous lui avez sauvé la vie, vous allez pas me dire que ça vous dérange? Oh ! Il est déjà dix-sept heures? Britza va hurler !
-J'ai traîné sa carcasse traumatisée durant une mission entière et elle m'a remerciée en m'envoyant deux lettres emplies de niaiseries par semaine pendant un mois ! Je déteste les gens qui s'attachent sans aucune raisons."

Le caporal soupira, avant de se diriger vers la porte d'entrée, suivit de près par son supérieur. Puis, constatant le mécontentement toujours visible sur le visage de ce dernier, il déclara a voix basse, après avoir jeté un coup d'œil en direction de la porte derrière laquelle se trouvait la cause de tout ce remue-ménage  :

"-Sauf votre respect boss, vous êtes la personne la plus désagréable, la plus cruelle et la plus manipulatrice que je connaisse, ça aurait été n'importe qui d'autre, vous l'auriez congédié de la façon la plus exécrable et humiliante possible...Mais là, pour une raison inconnue, vous vous contentez de me gueuler dessus pour l'avoir amenée. Ne me dites pas que vous avez peur de la blesser?"

Long silence. Mendoza éclata de rire avant d'aller ouvrir la porte de la chambre ou patientait tranquillement Sanders et confier a cette dernière que l'entretien avec son chef s'était terminé et qu'il allait devoir les laisser. La demoiselle accueillit la nouvelle avec une joie plus qu'insupportable aux yeux de l'adjudant qui soupira une nouvelle fois, incapable de prononcer un mot depuis que son sous-fifre l'avait pris au piège. Puis ce dernier disparut dans les ténèbres de la nuit...et de la pluie, fermant la porte derrière lui...Et laissant Carl dans le doute.
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Carl Sorince
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MessageSujet: Re: Ce don nommé folie. [Solo]   Ce don nommé folie. [Solo] Icon_minitimeLun 3 Mar 2014 - 21:41

Carl était assis sur son lit, Elena en face de lui, une tasse de café et un sourire crispé chacun, l'adjudant fixait le sol avec contemplation, avalant sa salive en tentant de faire abstraction de la migraine soudaine qui venait le torturer. Dès qu'il levait la tête, c'était pour tomber au milieu de deux yeux gris terriblement intriguant...Et autant dire qu'éviter ces derniers était devenu une mission prioritaire pour le chevelu;

"-Pendant des mois j'ai essayé de vous oublier..."

Et voilà, c'était reparti, cette fille tournait en boucle depuis tant d'années?! Pas possible...S'en était troublant, vraiment. Où voulait-elle en venir? Allait-elle lui déclarer que sa coupe de cheveux et son physique charmeur l'avait séduite au plus profond de son âme? Ou comptait-elle juste plonger son regard dans le sien jusqu'à se qu'il se sente obligé de lui arracher les yeux. Ses deux globes gris le déstabilisait...Beaucoup trop...Plus que n'importe quel rebelle armé de n'importe quelle arme. Plus que n'importe quels covies. Voilà pourquoi Carl ne voulait pas se retrouver dans la même pièce qu'Elena Sanders. Il n'aimait pas être mal à l'aise, c'était lui, normalement, qui mettait mal à l'aise, pas l'inverse !

"-Écoutez Sanders, je sais déjà tout ça...Vous me l'avez écrit, vous vous souvenez? Oubliez-moi, juste...
-Je ne peux pas...On a trop de point en communs...Je sais ce que vous ressentez..."

Ce coup-ci, rien ni personne n'aurait pu empêcher Sorince d'éclater de rire, de se lever de son siège improvisé et de saisir par le cou son invitée surprise, en renversant par la même occasion le liquide noir contenu dans la tasse qui se trouvait désormais en morceaux à ses pieds. Collant son visage à celui d'Elena, qui restait étrangement calme, il déclara en souriant :

"-Personne...Absolument personne...Ne sait...Ce que je ressens. Ok? Ceci étant dit je comprend parfaitement bien que vous vous êtes éprise de moi et que c'est devenu une putain d'obsession. Partez maintenant.
-Non. Répondit la concernée en souriant à son tour.
-C'était un ord..."

Le coup qui suivit déstabilisa on ne peut plus l'adjudant-chef, il faut dire que recevoir un coup de poing puis un genoux dans les côtes n'était pas vraiment dans ses plans, aussi, s'étaler sur le sol, à coté de la mare de café encore chaud qui s'épanouissait comme elle pouvait dans la moquette, fut la chose la plus censée que Carl trouva à faire. Tout en se tenant le nez, ce dernier fixait d'un air profondément choqué son impitoyable bourreau qui restait immobile, des larmes pleins les yeux mais le sourire aux lèvres. Ca devenait plus qu'intéressant, finalement...Douloureux...Mais intéressant.

"-Je vous aime, d'accord? Mais si vous me prenez encore une fois pour une connasse lambda, je vous tue.
-Certes.
-Je ne suis pas...Quelqu'un de très...Ne trouvant pas ses mots, la jeune femme décida que le meilleur moyen de regagner ces derniers était de frapper dans le mur avec son poing. Le craquement qui suivit venait, en tout cas Carl l'espérait, de son poignet. Avant de vous tomber dessus j'étais...Elle éleva la voix. Vous vous rendez compte des efforts que j'ai dû faire?! Je n'ai jamais fais preuve de faiblesse devant quiconque! J'ai toujours rendu au centuple ce qu'on m'avait fait ! Et là, je suis entrain de parler a un type qui m'a ignorée pendant bientôt deux ans...Deux ans ! Simplement parce que je n'arrive pas à le sortir de ma tête !"

Hm. De mal à l'aise il était passer a sur le point de céder a la crise cardiaque, merveilleux. D'un ton mal assuré, l'adjudant déclara, tout en se relevant :

"-D'accord, d'accord...Admettons que je sois coopératif...Je peux difficilement entrer dans votre tête pour en retirer...Je sais pas, une photo de moi?"

La concernée se mit a faire les cents pas dans la chambre tout en le fixant et en essuyant les quelques larmes de rages qui ornaient ses joues.

"-Pourquoi vous m'évitez?"

La question était censée, logique, Carl s'y attendait depuis un moment d'ailleurs...Pourquoi alors, n'avait-il pas déjà trouvé la réponse?

"-Je n'en sais rien.
-Je vous répugne?
-Non !"

La réponse était venu un peu trop rapidement...C'était fâcheux. Au moins avait-il réussit à couper le sifflet de son invitée. Il allait devoir changer la moquette vu la tâche, dommage, elle n'était pas spécialement moche cette moquette...Ah oui, on attendait une réponse évoluée. Seulement...Son esprit n'en trouvait aucune. D'autant que ce dernier était harcelé par une foutue migraine. Enfin, une réplique particulièrement choquante lui trottait bien dans le crâne mais...Etait-ce vraiment la bonne? Et depuis quand Carl Sorince se posait ce genre de question, hm? Ridicule. Ricanant de sa propre stupidité, l'adjudant se releva difficilement, puis déclara :

"-Bon, écoutez. Je ne suis pas sûr que vous savez à qui vous vous adressez. Je n'aime pas, je torture. Je n'aide pas, je tue. Je suis un tueur, pas un potentiel amant tourmenté par son passé dans l'armée et son éventuel futur, d'accord?! Mes hommes m'appellent Dracula depuis que j'ai arraché la carotide d'un pauvre connard à coup de dent. Les survivants de mon ancienne escouade quand à eux, préfèrent "Le boucher" depuis que j'ai forcé des prisonniers rebelles a marcher sur leurs propres mines. J'aime la mort, j'aime la souffrance mais surtout, je déteste les conneries que nos soi-disant semblables adorent ! Autant dire que... L'admiration, l'amour, je ne sais pas trop se que vous ressentez à mon égard, ce n'est pas pour moi. Maintenant, cessez de croire que je suis du type protecteur et préférez plutôt me visualiser en exécuteur."

L'intéressée était restée immobile tout le long du discours de son "héros", nul haussement de sourcils, nul piaillement, pas non plus de larmes...Non, juste un sourire. Un sourire bien moins engageant, bien moins rassurant que ceux qu'elle n'avait de cesse d'arborer depuis le début de leur entretien, non. Celui-ci ne trahissait pas une admiration ou un amour quelconque. Il trahissait la folie la plus pure et dure. Et aux yeux de Carl, cette expression sur le faciès de son invité était beaucoup plus intéressante que celles qu'elle arborait avant...Autant dire que l'adjudant ne tarda pas a l'imiter, lorsqu'elle finit par prendre la parole.

"-J'ai ouvert la gorge d'une mère rebelle devant son gosse, puis je me suis servit de ce dernier comme mine humaine, lorsque les collègues de la morte ont vérifiés si son enfant était toujours vivant, ils ont été forcés de secouer son corps, ça a déclenché la charge. Dans mon ancienne escouade, j'étais spécialisée dans la récupération d'information. J'ai coupé les deux pouces de la femme d'un fermier qui collaborait avec une bande de sniper rebelle qu'on était chargé de descendre. Son mari a parlé au moment où je m'apprêtais a attaquer les yeux de sa bien-aimé, ensuite je les ai descendu tout les deux. Pour les gars qui bossaient avec moi à ce moment là, j'avais fais le nécessaire. Pour les autres, ce n'était qu'un malheureux incidents. Pour moi, c'était juste le pied. J'aime autant la souffrance que vous, Carl, ne vous méprenez pas.
-Voilà qui est...Inattendu."

Le marines dévisagea sans un mot la jeune femme, ses derniers dires la rendait, sans grande surprise, bien plus attirante...Bien moins stupide...Et bien plus intéressante...Pourquoi? Même lui en doutait...Etait-ce parce que cette Elena lui ressemblait? Non, bien sûr que non. Cette pauvre fille avait quelques points communs avec lui mais...Elle était faible. Trop faible pour survivre seule, aussi ses sens l'avait guidée jusqu'ici : Dans l'habitât de son équivalent masculin, enfin, dans sa tête, il devait être son équivalent...
L'adjudant alla s'asseoir sur son lit, remarquant par la même occasion que le sourire de la demoiselle avait quitté ses lèvres, tout comme les siennes, d'ailleurs.

"-Je suppose que vous attendez quelque chose?
-Oui.
-Et qu'attendez-vous?
-Je ne sais pas. Mais vous semblez vous aussi attendre quelque chose.
-Exact, je ne sais pas non plus ce que j'attend. Mais j'attend."

Elena éclata de rire avant de s'asseoir à droite du maître des lieux...Son rire raisonna dans la pièce, puis tout redevint silencieux. Sans un mot, l'étrange duo fixa comme si leurs vies en dépendaient les restes de la tasse de café dont le contenu commençait déjà à sécher sur la moquette. Puis, toujours silencieusement, le regard de Sanders rencontra celui de Sorince, qui accepta de le soutenir, pour une fois, en souriant. La scène n'avait rien de particulièrement romantique si on analysait l'expression de semi-folie que les deux êtres arboraient, mais le romantisme n'était pas vraiment le premiers centre d'intérêts de ces deux tueurs satisfaits d'avoir trouvé un esprit semblables aux leurs dans un corps si attirant.

Corps qui ne tardèrent pas à se mélanger, d'ailleurs, lorsque l'antique ampoule au-dessus d'eux décida de tirer sa révérence...Et pendant que les enfants de leurs victimes tentaient vainement d'échapper aux terreurs nocturnes.
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Carl Sorince
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MessageSujet: Re: Ce don nommé folie. [Solo]   Ce don nommé folie. [Solo] Icon_minitimeLun 3 Mar 2014 - 21:53

"-Qu'est-ce que j'ai foutu..." Soupira un Carl déconfit, assit sur le bord de son lit, en pleine auto-analyse. Personne ne répondait a sa question, pas même son vieil ami, pas même son autre lui, ce dernier l'avait sans doute quitté, pour un temps du moins, au moment même où son esprit fatigué avait autorisé cette femelle trop entreprenante à partager sa couche. Reflet n'aimait pas que ses conseils soient ignorés, susceptible...Rien d'étonnant en même temps. Le marines passa sa main dans ses cheveux, entreprise douloureuse puisque, malheureusement, un nœud d'assez bonne taille s'était installé au sein de son imposante tignasse. D'un geste las, il le défit avant de s'étirer, balayant la zone du regard. Zone assez sombre d'ailleurs, puisque la lumière artificielle n'était plus fonctionnelle et que, bien sûr, les volets étaient fermés. Ils l'étaient tout le temps, en fait...Pendant un court instant, l'idée de faire un élevage de champignon dans un coin de la pièce lui vint à l'esprit, puis cette dernière fut balayée, comme toutes les autres avant elles, par les souvenirs de la veille. Derrière-lui, sous les draps de son propre lit, dormait paisiblement son admiratrice : Elena Sanders. Cette charmante demoiselle disposait de multiples qualités : Instable, sans aucun doute possessive au dernier degré et, encore plus intéressant, elle se prétendait cruelle, vicieuse, en tout cas assez pour l'égaler lui, et cela, contre toute attente...Plaisait à Carl. Pire : Il ne nourrissait aucune haine, rancœur, animosité envers cette...Trouvaille.
"-J'ai rêvé ce moment."
L'adjudant, à l'entente de cette phrase, haussa un sourcil avant de se tourner vers celle qui avait prononcé ces paroles. Allongée dans son lit, nue et souriante, elle ne le quittait pas des yeux. Pendant un court instant, il se surprit a la trouver belle... Puis sa nature reprit le dessus.
"-Ça m'arrive aussi de faire des cauchemars." Cracha l'hypocrite chevelu en lui tournant le dos pour récupérer le jean à ses pieds d'un geste las.
"-Un cauchemar? Je suis si laide que ça?
-Mais non, c'est pas ça le soucis. S'énerva l'interrogé.
-Alors c'est quoi?" Soupira Elena en se pressant contre le dos du marines pour enrouler ses bras autour du cou de ce dernier...Qui frissonna légèrement en ressentant la pression exercée par la poitrine de la jeune femme sur sa peau avant de se dégager brutalement de l'étreinte.
"-Cette situation est clairement étrange. Fit remarquer le jeune homme en se levant pour s'habiller rapidement.
-Nous sommes étranges.
-J'ai besoin d'un café." Cracha Carl en se dirigeant vers la porte de la cuisine a tâtons, la luminosité n'étant pas particulièrement élevée.
"-J'arrive."
Haussement de sourcils, écarquillements d'yeux...Elle pouvait pas le laisser seul deux secondes? Vite, une excuse, n'importe quoi.
"-Hm. T'as le temps, ma cafetière est un vieux modèle, je t'appelle quand c'est prêt." Lâcha-t'il en un sourire hypocrite pour ensuite disparaître dans la cuisine, sans oublier de fermer la porte derrière-lui. Une fois seul, le pauvre homme s'accorda le droit de soupirer, se frotter les yeux et de se gratter vigoureusement le crâne. Au moins la journée précédente avait été moins ennuyeuse que le reste de sa semaine de repos. Néanmoins, quelque chose ne cessait de le troubler. Carl mit en marche la cafetière, retirant une mèche de cheveux de son champ de vision par la même occasion avant d'essayer d'analyser l'origine du trouble. Ce n'était pas la première fois qu'il éprouvait de l'attirance pour un autre être que lui-même mais par contre, pour quelqu'un qui partageait ses mêmes lubies, c'était nouveau...Et inattendu."Qui se ressemble s'assemble." Soupira le chevelu en se massant les tempes, satisfait par cette conclusion simpliste. "Enfin...Qui se ressemble plus ou moins."

Cette dernière remarque était bien sûr présente pour le rassurer. Même lui s'en rendait compte...mais ça marchait, c'était le principal...

Une voix étouffée venant de la pièce d'à coté le tira de ses pensées.
"-Ton téléphone sonne!"
Carl s'autorisa a lever les yeux au ciel avant de retourner dans sa chambre et de chercher la provenance de la désagréable sonnerie dans les méandres poussiéreuses de la pièce. Sa recherche fut fructueuse et il eut ô miracle, le temps de décrocher. Une voix endormie engagea la conversation phonique :
"-Chef?
-Oui Mendoza?" Soupira le concerné en retournant dans la cuisine.
"-Vous me croyez si je vous dis que j'imagine Sanders dans une mare de sang a l'heure où je vous parle?
-Oh bordel vous êtes parano caporal, elle n'a rien.
-Est-ce que je dois m'attendre à la voir débarquer chez moi en larme, a moitié brisée par vos paroles et avec deux yeux aux beurres noirs?
-Cessez de faire votre détective, elle n'a rien."
La voix déformée par l'inquiétude de son sous-fifre continua de plus belle :
"-Je dis ça, j'ai appelé chez elle et ça répond pas, je veux pas vous manquer de respect chef mais votre manque de tact l'a peut-être poussée a faire une connerie.
-Elle a passé la nuit chez moi voilà tout." Finit par lâché l'adjudant, excédé.
Un silence gêné suivit cette révélation.
"-D'accord." Mendoza mima une quinte de toux."Bon. Je vais vous laisser alors...Vous lui passer le bonj..."
Carl raccrocha, rangea son téléphone dans la poche gauche de son pantalon et se dirigea vers l'unique meuble de la cuisine pour en tirer une tasse...Puis, après réflexion, une deuxième, espérant de tout son cœur qu'aucune ne vienne s'écraser sur le sol cette fois.
Elena le rejoignit quelques minutes après pour lui poser une question des plus étranges :
"-Bien. Et maintenant?"
Le marines se pinça l'arête du nez.
"-Je bois mon café...Et tu devrais en faire autant."Lâcha-t'il en lui tendant l'une des deux tasses qu'il avait en main.
"-D'accord." Fit-elle en s'asseyant sur le bord de l'armoire à coté de l'évier.

Le café fut consommé lentement mais sûrement, Carl prenant tout son temps pour retarder l'échéance et agacer celle qui attendait une réponse a sa question. Malheureusement pour lui, a la seconde même où sa tasse se révélait être complètement vide, une voix enjouée déclara :

"-Et maintenant?"
Pincement de nez et haussement de sourcils.
"-Qu'est-ce que t'imagine toi?
-Je ne sais pas.
-Oh, je sais moi. Si on faisait comme si il ne s'était rien passé?"
Le changement de faciès de la demoiselle fit sourire Carl, quelle triste mine pour une simple petite phrase. Elle était à lui.
"-Je plaisante, je voudrais tout comme toi voir jusqu'où cette folie peux bien nous mener." Ricana le blagueur en plongeant son regard dans celui de son interlocutrice. Cette dernière se jeta dans ses bras, le piégeant dans une étreinte qu'il n'apprécia guère durant trois longues minutes et quarante-sept douloureuses secondes. Lorsqu'elle mit fin à cela, ce fut pour poser ses lèvres sur les siennes. Chose que l'adjudant esquiva, bien entendu, en se détournant promptement.
"-Bon, par contre, si tu veux que ça dure, évite ce genre de conneries."
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