La formation [Pv Wellsey, Ost et Adrix]

Un homme était rentré dans la pièce. J'entrevis le sourire sadique de John Miller. De nouvelles paroles et de nouveaux coups en perspective. En somme, rien de nouveau. Je ne l'écoutait pas. Je me concentrais sur ce qui allait suivre. Cet homme était rompu aux techniques de torture, et il appréciait chaque pique qui sortaient de sa bouche, et chaque coup porté à son jouet. Ce n'était pas une lutte respectable, pour cet homme la torture était un jeux plus amusant que les autres.

"Honnêtement, je n'ai aucun motif pour vous interroger, je ne cherche aucune réponses. Je veux juste me venger de ce que vous m'avez fait ... Vous allez donc mourir."
Des menaces, sifflé dans mon dos. Un transpercement au niveau de mon cou. Un liquide inconnu s'insinuait avec fluidité dans mon corps. Je sentis des brulures vives, soudaines et éphémères se répandre dans mon organisme.

La fièvre me gagnait. L'air impur de la pièce raclait ma gorge sèche. Mon visage ensanglanté ne laissait plus paraitre le sourire qui avait fait tomber les coups du bourreau. Je sentais peu à peu toutes les flammes de l'enfer qui me rongeaient de l'intérieur. Mes entrailles brulaient, l'incendie gagnait ma tête dans laquelle résonnait les hurlement retenus avec peine aux débuts du supplice. Les particularités biologiques de mon corps ne faisaient pas le poids face à un tel mélange toxique.

"Depuis combien de temps es tu dans le CSNU ?"
Un hurlement non contenu répondit en premier à la question de mon bourreau. Mon visage crispé de concentration montrait maintenant la douleur, la haine, la rage, l'animosité, la volonté, l'acharnement d'un homme qui devait vivre, mais qui ne le pouvait plus. Je baissais la tête, et tentait de me maintenir immobile, mais le feu qui me dévorait m'en empêchait.

Je retins ma respiration après un hurlement. Mon visage en sueur, effondré, mon corps brisé répondit comme si il voyait que donner ce que cet homme voulait abrégerait ses souffrances.
"Il y a 8 ans..." Je repris difficilement mon souffle, déglutit, puis continuait "... J'ai rejoins les Odst et servi sous la bannière du Csnu."

Will avait mal très mal, il criait, la sueur perlait le long de ses joues. Cela rendait James presque triste, mais c’était lui ou cet individu. D’habitude, il aurait sacrifié sa vie pour n’importe qui, mais il avait apprit que Will était un rebelle. Il ne pouvait donc pas le laisser en vie, il ne se sacrifierait pas pour un individu qui pouvait mettre en péril le CSNU tout entier. Le traître de rebelle répondu enfin à une question du futur spectre :

"Il y a 8 ans, j'ai rejoins les Odst et servi sous la bannière du Csnu."

Il avait enfin réussi à obtenir un peu plus d’informations sur sa victime, mais il devait continuer et ne montrer aucuns points faibles qui laisseraient à son ennemi le plaisir de le soumettre. James continua à tourner autour de sa victime en espérant déstabiliser mentalement Will qui souffrait déjà énormément physiquement. Mrs.Green prenait parfois quelques gorgées d’eu, elle était légèrement salée, mais pourtant c’était la meilleure qu’il n’avait jamais bue. Une fois devant sa victime, il posa la bouteille d’eau à moitié pleine sur la petite table à roulettes situé à sa droite, puis s’avança doucement vers sa victime la laissant se vider de son sang et la laissant souffrir davantage. James se mit derrière Will et posa ses deux mains contre le dossier de sa chaise puis lui dit d’une voix calme et posée :

- Bien ! Maintenant, pourquoi vous vous êtes engagé dans le CSNU ? C’était pour impressionner votre père ? Pour draguer quelques nanas ? Répondez !

Sa dernière parole fut crier sur un ton grave .

"J'ai suivi... Une formation militaire... Après mes études."

Mes paroles étaient coupés par des hurlements rugueux qui brulaient ma gorge soulageant à peine le reste de mon corps mutilé encore rongé par le poison. Je regardais pourtant droit dans les yeux de mon adversaire, et parvint à me concentrer.

"J'ai choisi de servir. Pas à cause des autres... Mais à cause de moi seul.
Pas pour moi... Mais pour servir les autres."

J'avais terminé de lâcher ces mots dans un soupir salvateur, immédiatement suivi des douleurs causés par la réaction de mon propre organisme au mélange toxique qu'on m'avait injecté. Cette douleur n'était pas de celles que je pouvait ignorer.

Will hurlait, il avait mal, très mal. James se demandait s’il allait bientôt clamser. Son adversaire le regarda dans les yeux. Quelque chose que le spectre n’apprécia pas.

"J'ai choisi de servir. Pas à cause des autres... Mais à cause de moi seul.
Pas pour moi... Mais pour servir les autres."

Il avait réussi à le faire parler suffisamment. Mais James s’approcha du prisonnier et lui saisit les joues avec trois doigts gantés.

- Ne me regarde plus jamais dans les yeux, petite merde ! Tu n’es qu’un insecte nuisible, tu n’as plus aucuns droits, plus aucuns pouvoirs ! T’es qu’une sous-merde !

James relâcha la pression de ses doigts se retourna, puis fit volte-face pour lui foutre un revers de la main dans la gueule. Will cracha du sang, le spectre se dirigea vers la petite table à roulette. Il enleva son appareil lui permettant de modifier sa voix, puis saisit la bouteille pour boire le reste de l’eau qui y était contenue. Il remit son appareil sur sa bouche. James jeta inconsciemment la bouteille par terre pour continuer à harceler sa victime. Il tournait autour de lui comme un rapace.

Mrs. Green voyant que Will souffrait énormément, se permit de lui dire sur un ton ironique :

- Tu souffres, hein ? Et bah tant mieux ! Personne ne se soucie de toi !

Puis il continua son interrogatoire en prenant cette fois-ci le ton de ses précédentes questions, c'est-à-dire un ton neutre et glacial et il haussait toujours la voix à la fin de ses phrases.

- Et quel était le travail de ton père et ta mère ? Sont-ils encore en vie ?

Le liquide vicieux continuait à se propager dans mon corps, stimulant les uns après les autres mes nerfs enflammés. Mon corps mutilé était secoué de spasmes violents, arrachant à chaque coup un hurlement rauque. Je me maitrisais de moins en moins. Je voulais juste que cela cesse. Il avait réussi. L'homme en face de moi n'en était plus un. Il ne méritait plus le respect qu'on accorde à un ennemi, qu'on accorde à la vie même si on l'ôte.

Il avait réussi. Une nouvelle recrue à son image. Il existe autant de façon de faire parler un homme qu'il y en a dans l'Univers. Trouver la faille par des techniques simples, violentes et brutales. Mais pas inhumaines. Repousser ses limites, le faire céder sous le poids de l'effort et de la douleur. Tout cela, il le savait. Il préférait la honte. L'humiliation. Se dénuer de ses valeurs humaines pour obtenir des informations qui n'en valent peut être pas la peine et qui n'en sont pas.

Un hurlement. Mes pieds n'étaient pas attachés. Il me faisait face. Les menottes glissèrent sur le dossier, mes jambes se dressèrent et d'un pivot redoutable, mes bras puissant saisissant la chaise la firent heurté le flanc droit de mon bourreau qui fut projeté contre les murs insalubres de la pièce. Alors que le choc résonnait encore et que l'alarme commençait à retentir, usant de ce qu'il me restait de souplesse dans mon état et contenant les cris que me causait la douleur cuisante, je me libérais.

Je libérais mes bras sanguinolents de mon dos dans un craquement d'épaule déboité. Il n'avait cependant pas commis l'erreur de laisser les clés de mes liens sur la table. Je saisis le couteau et fit céder après plusieurs essais la serrure à l'aide des dents de la lame. Gisant toujours sur le bord de la pièce, mon interrogateur tentait de se relever. Je me dirigeais vers lui, titubant, au bord de l'évanouissement, la respiration haletante et le cœur emballé.

Il était debout. Je tordais son bras, décochais un coup dans son ventre et à son menton, puis passais mon bras droit devant sa gorge, la lame pointant la porte de la pièce qui s'ouvrait. L'acier se figea dans son genou et revint à sa position initiale. Je laissais s'échapper un cri de rage et de douleur avant de m'adresser à mon infortuné bourreau.

"Vous êtes parvenu à quitter votre humanité pour rejoindre un camp qui n'en a jamais fait preuve. Vous tuer serait un motif pour me condamner définitivement, ce que j'ai fait jusqu'ici ne mérite qu'une sanction négligeable.
Te voici libre.
J'espère sincèrement que tu comprends pourquoi j'ai enduré tout ceci. Sinon, et bien nous nous reverrons, je peux te l'assurer."

Je lâchais l'arme et la pression que j'exerçais sur lui. Je récupérais une seringue sur la table et l'insérais au niveau de mon coeur.
C'en était terminé.