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 A coeur ouvert, mon frère.

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Carl Sorince
Marines, Forces Spéciales, Adjudant-chef
Carl Sorince


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Humeur : Oh...Ohoh...Vous voulez vraiment savoir ce qui se passe dans ma tête?
Date d'inscription : 20/01/2011

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A coeur ouvert, mon frère. Empty
MessageSujet: A coeur ouvert, mon frère.   A coeur ouvert, mon frère. Icon_minitimeVen 23 Sep 2016 - 18:05

J'ai envie de te parler, un peu. De manière franche. Je ne suis pas très doué pour ça. Retourner le cerveau de quelqu'un en quelques phrases, faire pleurer, faire peur, mettre en colère, provoquer, je sais faire. Mais il suffit que j'essaie de m'ouvrir une minute pour que je doute de mes propres ressentis...C'est...Difficile, de mettre de l'ordre dans ma tête par moment. Je pense toujours autant hein. Mais...Je sais pas, je pense que quelque chose...Quelque chose est en train de m'échapper. Alors je veux te parler un peu, à coeur ouvert comme on dit. Avant que ce "quelque chose" ne m'échappe pour de bon.

La première fois qu’on s’est rencontré, qu’on a bossé ensemble, je t’ai repoussé. Méprisé. Je t’ai considéré comme un jouet. J’aimerais dire que je m’en excuse mais… Ca sonnerait vraiment trop faux. On le sait tout les deux. Alors je vais simplement avouer avoir fait une erreur. Car évidemment, c’en était une. Tu n’es pas un jouet, pas le mien en tout cas. Non, tu es bien plus que ça.

Je l’ai compris sur Harvest. Lorsqu’on a été au feu pour la première fois, tout les deux. Tu te souviens de Harvest ? Moi je m’en souviens. Jamais j’oublierais. La pluie incessante, les gémissements des blessés, à l’étage au-dessus, et les coups d’oeils méprisants des sous-of’ ODST. On l’a tenue, cette putain de base. Un jour, une semaine, puis un mois. Toujours plus de blessés, toujours moins de munitions, et toujours : la pluie. Je n’irais pas jusqu’à dire que notre garnison se croyait immortelle mais, vraiment, quand j’y réfléchis. Personne n’a jamais, ne serait-ce qu’émit l’hypothèse, qu’un jour, nos murs tomberaient.
Mais ils sont tombés. Et c’est précisément lorsqu’ils sont tombés que notre "relation" à commencée.

Pan ! Cric-crac. Pan ! Cric-crac. Ahahaha, je pourrais imiter ton cri toute la journée. Mais ! Mais, mais mais...Je le ferais...Un autre jour, parce qu'on a pas le temps, là. Je sens que ça fourmille là-dedans. Ecoutes-moi, écoutes-moi, c'est important :
Nos premiers combats n’apparaissent que par flash dans mon esprit. Les scènes de violence d'un passée lointain ont tendance à se...Mélanger. Pour former des chimères de scènes fantasmagoriques. C'est pour ça que les vieux soldats affabulent si souvent. Mais...Non !  Là, j'ai pas envie d'affabuler. J'ai envie de m'attacher aux quelques souvenirs nets qui me restent. J'ai envie de me rappeler, de te rappeler, ce moment, dans le couloir, lorsque nous étions totalement couvert du sang bleu fluo de ces petits salopards à la voix fluettes. Tu te souviens de leurs cris? Les premiers hurlaient de douleur, les suivants, de peur, puis de douleur, alors les troisième se mettaient à hurler de peur aussi, etc...Je voyais tout à travers un voile flou, bleuâtre. Ma paupière gauche saignait, parce que je m'étais cogner à un mur en sautant pour éviter une grenade. Mais je continuais à tirer. Je me souviens du type sur ma droite, celui qui était à la tourelle. Il s'était pissé dessus à la première heure, sans s'arrêter de tirer ou même s'en rendre compte. Et quand on lui avait fait remarqué, il s'était contenté d'éclater de rire en disant : "Au moins, ça me tiendra chaud." Puis les tirs de sa tourelle avaient redoublés de puissance. J'ai appris plus tard son grade, en lisant les dossiers. Sergent-artilleur. Vétéran d'une dizaine de bataille sur Harvest. Pourtant, il s'est pissé dessus. C'est pas un cas isolé. Des centaines de milliers de soldats se pissent dessus lorsque ça chauffe vraiment. C'est naturel.
C'est là où je veux en venir. On se ressemble pour ça ! Parce que...En réalité, nous, on ne se pissera jamais dessus. On a pas ce...Mécanisme. Parce qu'en-en-en réalité... Nous sommes des armes, tout les deux. Des armes vicieuses, des-des...Des armes efficaces !

Deux secondes il faut...Que je me recentre.

Ils ont dit que nous avions vécu une expérience traumatisante, sur Harvest. Mais ce n'est pas le cas. Sur Harvest, nous sommes nés une deuxième fois. Nous nous sommes baptisés dans le sang et l'urine. Au milieu des morts. Tu as découvert ton utilité et j'ai découvert la mienne là-bas. C'est tout ce qui compte. Qu'importe la douleur ou ce foutu coma.
Je n'ai jamais aimé cette galaxie. Mes semblables me répugnent, la vie civile me donne la nausée...Quand j'étais jeune, avant Harvest, c'était six fois pires. La mort de mon père, la maladie de ma mère. Ca ne m'a atteint que lorsque j'ai compris que le jour où j'allais avoir à subvenir à mes besoins moi-même s'approchait dangereusement. Quand j'en ai pris conscience, ça m'a terrorisé. J'ai ressenti la peur comme jamais auparavant. Alors pour l'arrêter, j'ai décidé de précipiter les choses. L'abandon de ma mère a été facile. L'inscription, par contre, relativement difficile. Parce qu'en signant, je prenais conscience d'une chose : Je m'engageais, non, je souhaitais, un voyage sans retour. Je te l'avoue sans honte aujourd'hui : Rejoindre l'UNSC était pour moi une forme de suicide, à l'époque. Quel sot j'ai été.
Ca te fais rire. Sisi. Je sais que ça te fais rire. Celui qui est de l'autre coté du miroir rit aussi, je l'entend. Et ça me fait rire aussi, d'une certaine manière. Ca me semble si loin maintenant. Et si surréaliste !
Parce que le champ de bataille, en réalité, restera à jamais ma seule et unique maison. Notre seule et unique maison.
Il n'y a qu'une arme pour comprendre ce qu'un tueur peux éprouver au milieu d'une tempête de balles. Que toi pour appréhender pleinement la joie qui me parcourt lorsque les mourants m'implorent entre deux borborygmes. Mais ne va pas croire que je pourrais te remplacer par le premier fusil à pompe venu. Avec le temps, tu es devenu plus, à mes yeux, qu'un simple flingue. Tu es devenu mon jumeau. Le frère que je n'ai jamais eu. Un être sans âme, devenu le frère d'une arme, quoi de plus logique quand on y pense?
Tu es aussi devenu mon catalyseur. Le catalyseur de la haine que m'inspire cette galaxie. Rien ne me satisfait plus qu'un nouveau meurtre réalisé grâce à toi. Chaque tirs est un crachat que je balance au visage de la vie elle-même. Et j'espère sincèrement que lorsque je tord ta baïonette dans les tripes de nos victimes, cette chienne souffre de voir que l'une de ses pires créations continue de salir son tableau sans jamais s'attendrir. La haine mon ami ! La haine, c'est ce qui nous a unit, ce qui nous maintient en vie. Car qu'est-ce que la guerre si ce n'est la représentation la plus pure de la haine?
La haine...

Ouh, cette putain de migraine ! Tu vois, tu vois ! Je creuse trop profondément, mon être entier se rebelle. Contre ce genre de fouille. Et il me fait mal. Mais ce n'est pas grave. Pour toi, pour cette fois...Je vais chercher aussi loin que possible.

La haine est le seul et unique sentiment que j'arrive à comprendre, éprouver. Et aimer. Ce qui pourrait soulever un débat sur le fait qu'effectivement, en aimant la haine j'éprouve aussi, par ce biais, de l'amour. Mais je ne suis pas là pour parler philosophie de comptoir. Je hais tout, et tout le monde. Là où d'autres s'épuisent en amitié et en flirt, je me concentre sur moi-même, sur ma propre haine. Et c'est pour ça que nous ne tombons jamais. Les autres ont peur de tomber, tu comprends, parce qu'ils ne veulent pas perdre ce qu'ils ont. C'est pour ça qu'ils se pissent dessus. Et c'est pour ça qu'ils meurent. Mais moi...Moi je n'ai rien. A part ma haine, et toi, le catalyseur de cette haine. Alors je survis, pour continuer à haïr. Pour continuer à respirer à contrecoeur dans cette galaxie que je déteste. Pour continuer à tuer. Pour continuer à salir le tableau grisâtre de la vie. Je continue de vivre une vie que je hais, pour toujours accompagner par toi, un baton de feu inanimé. Je hais, parce que je suis vide. Tu comprends? C'est ça que je voulais te dire. C'est pour ça qu'on se ressemble, c'est pour ça qu'on est frère, putain. Je suis vide.

Je hais, parce que je suis vide.
Et je suis vide, parce que je hais.

Une malédiction aux airs de blagues. La meilleure des blagues. Celle que mon esprit a conçue dès ma naissance.
Je te déteste, en réalité. Parce que c'est la seule émotion que je connais. En réalité...Je te hais, parce que tu me ressembles. Et que je me hais.
Tu n'es rien de plus qu'un objet. Un jouet. Mon jouet.

Va en enfer.

Mourir sera une délivrance.
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